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lundi 24 décembre 2012

Embrun Man 2012: récit de ma journée, 3ème partie (vélo)

Sommaire

  1. Avant le départ
  2. Départ et natation
  3. Vélo
  4. Course-à-pied
  5. Après l'arrivée
  6. Remerciements

Sortie du parc

Premières sensations

Je commence à rouler sans trop m'emballer. Je suis bien sur le vélo, en tout cas, mieux que dans l'eau! C'est beaucoup plus facile pour respirer! ;-)
Le parcours monte direct quelques dizaines de mètres après avoir enfourché la monture! Je prends garde à ne pas me mettre dans le rouge, même si mon rythme cardiaque augmente légèrement au-dessus de mon seuil aérobie (SV1 pour les connaisseurs), ce qui me paraît normal car je suis au repos depuis plus d'une semaine.
Nous sommes encore dans l'ombre des montagnes à l'Est.
Il fait assez frais.

Route des Puys

Rapidement (~15 minutes), je domine le plan d'eau où je peux voir les derniers nageurs encore dans l'eau, ça me rassure un peu mais ce n'est que le début de cette grande aventure!
Je dépasse tranquillement pas mal de cyclistes, en tournant bien les jambes, jamais trop en force...

Certaines zones de la route sont au soleil et celui-ci chauffe déjà bien. Cela promet pour la suite... :ill:

Je bois régulièrement et essaie de faire tourner les jambes rapidement. Je tâte mes cuisses, c'est déjà dur comme du béton! Tendu dans la tête, tendu dans les muscles! :evil: Il me manque une préparation mentale, je crois... :LOL:

Je croise un tube de gel énergétique et ce sera pas le seul, toujours la même couleur verte tout le long du parcours, espacés de 15-20 km, je sais pas trop... Moi qui pensait que sur cette épreuve, tout le monde respectait les règles et la Nature, ça me chagrine et me dis "je suis vraiment pas dans mon élément dans ces courses, je fais ce triathlon car c'est un vieux rêve et basta!" :evil:

Après les Méans, un peu de descente sur une bonne route, je me pose quelques instants sur le prolongateur pour me reposer, ça file à toute allure et je négocie les courbes à la corde! Je me régale! :cool:

Extrême sud du parcours

Quelques coup-de-culs pour arriver vers Saint-Apollinaire puis c'est une belle descente sur une route un peu défoncée jusqu'à la nationale, via Prunières.

Un de mes bidons a tendance à vouloir se faire la malle. :grrr: Lors d'une accalmie des vibrations, j'intervertis deux bidons dont les diamètres sont légèrement différents et le problème est résolu (à ce sujet, les fabricants pourraient peut-être se mettre d'accord!!! :evil: ).
Un souci en moins, je peux me lâcher et me concentrer sur la route et le paysage: lever de soleil sur le lac, splendide miroir! :-):

Une fois sur la nationale, le vent qui descend la vallée me ralentit un peu par rapport à mes repérages et mes prévisions mais je ne cherche pas à lutter plus que ça, la route est encore longue...
Je me cale donc sur le prolongateur et roule entre 35 et 38 km/h.

Repos dans la vallée

Enfin, repos tout relatif! ;-)
Sur le pont de Savines, je garde ma distance avec celui qui me précède car le règlement triathlon interdit de rouler dans la roue d'un concurrent, 7 m minimum, et de doubler car il y a une ligne continue... code de la route, tout ça... 8-O
Et en plus, je n'ai pas les jambes si fraîches que ça alors autant ne pas s'emballer!
Savines, ça monte rapidement. Je ne prends rien à ce ravitaillement car j'ai encore pas mal à boire et à manger.

Descente sur le prolongateur puis nouvelle côte pour franchir le cône de déjection du Boscodon. C'est aussi là que doit être posté mon "fan club". J'essaie de trouver de loin des têtes connues mais j'ai le soleil en face. Du coup, je fais des signes avec un bras pour prévenir.
Ah! ça y est, je vois Papa, Je souris pour la photo: :-D: Puis j'entends tous les encouragements:
"Aller Nicolas!!" (répéter 10 fois)
Patience!

Quelques mètres plus haut, Laurence, Maman, Lionel, Thomas, Rémi puis Fabienne et Anne-Laure. Des encouragements qui ne laissent pas les autres concurrents indifférents!
Patience!

Patience!

J'apprendrai plus tard que vous êtes restés un moment à supporter chaque cycliste, en l'appelant par son prénom grâce à la liste complète! Chapeau!
C'est fou le coup de fouet que ça donne!
Merci à tous! Vous avez bien droit à un bon petit déj maintenant! ;-)
Patience!

Cette fois, je suis parti pour une longue étape sans mon fan club...
Je mange un peu, profitant de la route nationale en bon état...

Pendant que je roule, ma petite famille prend même le temps de créer une magnifique banderole colorée qui leur vaudra un article bien mérité dans le Dauphiné du 16 août 2012! :happy:
Tout le monde s'y met:
Patience!

Et voilà le travail!
Patience!

Le prénom peut même être changé!
Patience!
Patience!

Au rond-pont de Baratier, c'est une foule dense et motivée qui nous "porte", parfois en faisant la "Ola"!
Je continue à rouler à bon rythme tout en pédalant en souplesse. :-): Et je me répète une phrase que m'a dit Georges:
"c'est long et il faut savoir être patient"
Alors je prends mon mal en patience... Et j'avance, avec la forme et l'état du jour.

La route de Siguret est toujours à l'ombre du mont Orel, ça fait du bien de continuer à rouler dans une atmosphère relativement fraîche. Quelques rares fusées me doublent mais je maintiens mon rythme souple, il ne faudrait pas s'amuser à tenter de suivre quelqu'un!

Ravitaillement de Saint Clément, j'échange un bidon contre de l'eau car léger mal au ventre. Je me dis que de l'eau seule me fera plutôt du bien...

Je repars pour Guillestre et la longue ligne droite avec le vent de face matinal me paraît un peu plus dure que prévu! Reste patient! ;-)
Mes jambes tirent un peu, pas normal à cette distance mais il faudra faire avec!

Je pense à autre chose, en regardant les paysages, des souvenirs rejaillissent sur tel ou tel sommet, à ski, à pied ou à VTT...
Je pense à ma famille, mes amis qui doivent se demander où j'en suis, comment ça se passe... :roll: Eh bien, ça va, ça pourrait être nettement mieux au niveau des gambettes mais bon...

Vallée du Guil et Isoard

Gestion de l'effort

La montée de Guillestre passe bien, quasiment comme prévu. Je discute avec un concurrent puis je le laisse un peu partir, il roule un poil plus vite que moi et je n'ai pas envie de me cramer!
Enfin! Les magnifiques sommets du massif des Écrins sont visibles: Pelvoux, Pic sans Nom, Ailefroide...
Whaou! Quel ciel aujourd'hui! Complètement pur!

De nouveau, un peu de répit dans la partie basse des gorges du Guil. Le revêtement (tout neuf!) permet de rouler vite et de se ravitailler sans risquer de perdre quelque chose ou de finir au fond des gorges! :cool:

1 tunnel, 2 tunnels, 3 tunnels...

A la maison du Roy, je prends un bidon de la boisson énergétique fabriquée par l'organisation de l'Embrun Man. Je goûte... ça a l'air d'aller, pas trop mauvais mais on dirait du Fanta sans bulle. Je pensais que ça devait être que du naturel, ça m'étonnerait... Toujours est-il que ça a le mérite de me changer de ma boisson perso...

C'est parti pour la partie médiane des gorges. Toujours un léger vent de face. Je me force à boire un peu de ma soupe pour fournir des sels minéraux à mon organisme.
Il y a toujours beaucoup de vélos, certains, rares, roulent bien plus vite que la plupart qui, comme moi sont soit scotchés, soit prudents. :-):
Première montée plus sympa au niveau du monument aux morts puis un peu de plat pour faire tourner les jambes et récupérer un peu avant d'entrer dans le vif du sujet: à savoir la montée à Arvieux!

Je suis vraiment contrarié par mon impossibilité de pouvoir appuyer normalement sur les pédales: mes quadriceps sont durs et tétanisent presque si j'appuie un peu plus fort! :ill: J'alterne des moments en danseuse pour changer un peu de position et cela me fait du bien.

Je me suis bien alimenté et à Arvieux, j'échange 2 bidons. Je préfère assurer car je pense en avoir pour 1 bonne heure, compte tenu de mon état, pour arriver au prochain ravitaillement: au col!

Coup au moral

Entre Arvieux et Brunissard, c'est le moment le plus dur moralement: je sens les crampes arriver à 2 reprises, je roule au ralenti, m'arrête par 2 fois pour secouer un peu les jambes, boire un peu de soupe, quelques secondes pour ne pas perdre trop de temps.
Mais dans la tête, c'est un peu le doute, je ne comprends pas: tout juste 80 kilomètres alors qu'à l'entrainement, je n'ai jamais eu de crampes et je roulais souvent plus fort?!?
"Pétard, si j'ai des crampes là, qu'est-ce que ça va être après!" ou encore "Non! je ne peux pas abandonner là, c'est pas possible! Toutes ces heures d'entrainement pour ça!" :-(
Bref, je repars en me parlant:
"Aller, mon gars! Vas-y souple et ça va passer!" (pas évident quand on est au pied de l'Izoard!) :-D:
J'encourage mon vélo aussi:
"Aller, tiens le coup! Après, je te laisse te reposer!" ;-)
Oui parce que ce serait le coup de massue final si je venais à casser quelque chose ou même si je crevais un pneu!!!

Redémarrage tout doux donc, en danseuse pour mieux répartir la force sur différents muscles. Dans les parties raides, vers Brunissard, je dois rouler autour de 7,5 km/h... Pas folichon! Mais c'est bon, ça passe bien. :roll:
Je parviens même à doubler certains concurrents. C'est rassurant!
Côté souffle, je suis tranquille de chez tranquille, alors que j'entends d'autres cyclistes très essoufflés. Certainement un bon effet de mes jours passés en altitude dernièrement. :-):
Peu à peu, la pente s'adoucit et je me sens un peu mieux. Les mélèzes apportent un peu de fraîcheur avant de déboucher dans la Casse Déserte puis les derniers virages, plus raides, sous le col.

Dernières épingles et dernière montée, par endroit plus pentue, notamment au niveau du photographe, un sourire s'il vous plaît! :-): Je fais le mec facile... :-D:
Patience!

Aller, encore une centaine de mètres de dénivelé et je vais pouvoir récupérer un peu dans la descente... Il y a beaucoup de spectateurs sur cette dernière portion, ça aide et ça fait du bien, on se croirait au Tour de France!
Merci d'avoir fait le déplacement! ;-)

Je débouche au col d'Izoard à 11h51 précisément, bon c'est pas trop mal, finalement! :-): J'ai limité les dégâts car ça doit pas être facile de devoir batailler pour arriver dans les délais autorisés à chaque point de contrôle!

La question du ravitaillement du col de l'Izoard

Il est possible d'avoir un ravitaillement personnel au col. Celui-ci consiste en un petit sac (distribué par l'organisation lors du retrait des dossards) et chaque concurrent peut y mettre ce qu'il veut.
Pas de ravitaillement perso pour ma part. Le choix a été longuement réfléchi, surtout ces derniers jours (ce qui a peut-être contribué à mon stress avant épreuve: que fais-je: ravito ou pas? :-): )
Initialement, je pensais mettre dans ce sac:

  • 2 bidons personnels,
  • ma veste coupe-vent pour la descente,
  • et les barres énergétiques nécessaires pour la seconde partie du parcours vélo.

Finalement, compte-tenu de la météo annoncée avec des températures plutôt chaudes, du temps perdu pour récupérer le sac, enfiler la veste, faire le transfert des barres dans ma pochette sur le vélo... sans oublier que je n'étais pas sûr de pouvoir récupérer mes affaires personnelles après le marathon, ce qui m'embêtait un peu, j'avoue. (En fait, si, il est possible de récupérer son sac à l'arrivée au niveau de l'entrée du parc, mais bon, selon l'état à l'arrivée, on a plutôt envie de se reposer que de courir après ses affaires!)

Bref, tout ce "blabla" pour dire qu'au col, j'échange mes 2 bidons "Embrun Man" contre 2 nouveaux remplis à bloc de boisson énergétique, je bois un peu et zou! Il fait tout juste un peu frais, la descente devrait être agréable!

Descente sur Briançon

Aller! C'est parti pour cette superbe descente, rapide, sur Briançon!
Non, je ne boirai pas dans la descente, l'expérience de Georges en 2009 me revient à l'esprit :-): (Il avait chuté à pleine vitesse car il avait tenté de boire entre 2 virages :ill: )

Je négocie bien les difficultés du haut, je relance sans forcer plus qu'il ne faut, craignant que les crampes réapparaissent...
De grandes lignes droites séparent ensuite de superbes têtes d'épingles en excellent goudron! Je jette un oeil sur mon compteur, très rapidement, car à cette vitesse, la moindre déconcentration pourrait se payer cher: 79 km/h. Pas mal! :cool:

Je m'applique au freinage, mon vélo est une véritable F1!!! :-D:
Je négocie les trajectoires "exter-inter-exter"! Un régal! Le goudron est vraiment bien lisse et accrocheur, j'en profite car après Briançon, ça sera plus cabossé...

Un petit bémol tout de même sur ma decente: une voiture suiveuse me saoûle un peu (je ne mettrai pas le numéro du département mais m..de!). J'ai dû la doubler 3 fois (et elle autant, logiquement, vous suivez? :-): ) mais elle avançait au rythme d'un concurrent qui n'était pas loin de moi, vraiment lourd!
Heureusement que tout le monde ne suit pas son favori de la sorte, ce serait l'hécatombe!

Bref, je continue mon bonhomme de chemin, la pente ne permet plus de se laisser aller, il faut reprendre le pédalage.
Aïe, aïe, aïe! :-):
Je tourne les jambes donc, prudemment, les muscles encore durs. Légère tendance à tétaniser, une fois, deux fois...
Aller! ça suffit maintenant! Je m'étire un peu sur les pédales, reprends tout doux et ça repart. Ouf!

Je bois, il fait chaud, l'air est sec et cela va empirer dans la vallée de la Durance...
Le moral remonte mais il reste encore du chemin... Je repense à mon fan club, les potes du boulot, les cousins, cousines, mon médecin, mon osthéopathe...
Tout le monde y passe! :-):
Et les kilomètres et le temps aussi! J'arrive à Briançon, pas de marché en vue, je ne pourrais pas faire "coucou" à Danie et Bernard. Dommage, ç'aurait été marrant même si très bref.
Je les verrai samedi...

Vallée de la Durance

De Briançon à l'Argentière

On traverse la Durance et la route nationale pour légèrement remonter à Saint-Blaise où un petit ravitaillement me permet d'échanger un de mes bidons. J'ai bien bu. Et même si la boisson me reste un peu sur l'estomac, côté digestion, je me sens plutôt bien après 6h de course. C'est un point positif!

Retour sur la route nationale jusqu'à Prelles où la postion allongée sur le prolongateur est vraiment utile car le thermique qui remonte la vallée est déjà bien établi.
A Prelles, donc, le parcours quitte la nationale et empreinte la rive droite de la vallée pour rejoindre le village historique des Vigneaux.

Je m'autorise une petite pause à l'ombre d'un petit arbre, pour vidanger ma vessie. Y en a pour un moment! :-D: Quelques concurrents me doublent.
Je ré-enfourche ma F1, tout léger, moi autant qu'elle! Je parle à mon vélo encore une fois:
"Aller, courage mon beau, plus que 80 bornes et je te laisse te reposer! T'en as vu d'autres, cette année, des routes défoncées, parfois pires!"
Oui parce que le revêtement n'est pas des plus lisses sur cette route! Mais j'avance bien, j'ai même l'impression que mes muscles inférieurs répondent mieux... Ma vitesse témoigne de cet état, je rattrappe même ceux qui m'ont doublé lors de mon arrêt au stand! Y a bon! :-D: Mais je me dis:
"attention de ne pas trop t'emballer, gary!"

Bref coup d'oeil sur le Pelvoux, courte descente sur les Vigneaux, je prends un bidon de boisson énergétique (chaud mais pas grave), virage à gauche, direction l'Argentière.
Oula! Le vent souffle fort, ici! Je me cale sur le prolongateur, dépasse 2 concurrents, j'ai enfin de bonnes sensations! Je me dis:
"Put...! 130 bornes à gérer l'effort pour éviter les crampes avant de retrouver enfin un comportement habituel de mes muscles!" 8-O
Le moral remonte encore, ça me fait un bien fou! Je file face au vent, serein, en tout cas un peu plus, pour la suite.

L'Argentière passe, pas grand monde dans les rues, il fait chaud avec beaucoup de vent et il est l'heure du déjeuner!
A propos de vent, je plains les concurrents sans prolongateur! J'en double quelques-uns qui ont l'air presque scotchés par les rafales! Peut-être que mes entrainements les jours de Mistral m'aident un peu aussi? :-):

La rampe de Pallon

Je roule désormais sur des petites routes bosselées mais je me sens bien, ma machine de guerre est ultra-confortable! :cool:
J'approche de la célèbre rampe à 11% sur 2 kilomètres qui mène à Pallon. Après ce que j'ai enduré à l'Izoard et vu mon état actuel, même pas peur! :roll: J'arrive dessus bien lancé, "Tac!" tout à gauche: petit plateau et grand pignon et c'est parti!
Je me sens des ailes! Surtout qu'il y a pas mal de spectateurs que j'essaie de remercier, groupe par groupe. "Merci!"... "Merci!" et avec le sourire! ;-)

Hop! un peu en danseuse pour soulager un peu les jambes...
Vers le milieu de la montée, j'entends:
"Aller! C'est tout bon, gars!" ou quelque chose du genre, je me souviens plus bien!
Je tourne la tête pour remercier et...
"Ho! Philippe!"
Il me regarde et dit:
"Ah! zut, je t'ai pas reconnu!"
Philippe traverse la route pour enfourcher son VTT et me suivre quelques centaines de mètres... Je lui dis en blaguant:
"Tu m'en veux pas, hin, si je t'attends pas?!?" :-D:

Il me rattrappe tant bien que mal en se cramant les cuissots avec un départ en côte à froid et à bonne allure pour un VTT, peuchère! Je lui raconte mes problèmes de crampes dans la montée à l'Izoard, ma sortie de l'eau avec les muscles déjà raides...
Mais là, je suis toujours bien, en danseuse, dépassant pas mal de concurrents, le PIEEEED! :LOL:
Arrivé en haut de la rampe, Philippe fait demi-tour et je continue mon vol en direction d'Embrun.
Un grand MERCI, donc, Philippe (ainsi qu'à ta sœur qui t'a "forcé" à attendre encore un peu! :-): ) pour ton soutien qui m'a fait sincèrement très plaisir!

De Pallon à Saint-Clément

La pente s'adoucit et quel bonheur: j'ai le vent dans le dos sur quelques centaines de mètres! Je me redresse au maximum pour optimiser le rendement de cette force naturelle sur moi. Je dis même tout haut:
"Aller, souffle! Plus fort!" :LOL: sans penser à ceux qui l'ont de face un peu plus loin... de toute manière, ce sera mon tour d'ici quelques secondes! :roll:

L'effet est logiquement de courte durée: la route tourne de nouveau et je me retrouve face à Éole qui ne m'usera pas! :evil:

Au hameau le Chambon, je m'arrête pour prendre un nouveau bidon de boisson énergétique et repars aussitôt.
Descente chaotique jusqu'à l'aérodrome de Saint-Crépin où le vent souffle sévère! Je me pose sur le prolongateur pour un meilleur aérodynamisme et me détendre le haut du corps aussi.

Avant d'attaquer la montée suivante, nouvel arrêt au stand, à l'ombre bienfaisante d'un frêne isolé, s'il vous plaît! Je serai plus léger après ça. ;-)

Montée au-dessus de Mont-Dauphin gare donc, toujours avec de bonnes sensations. J'avale rapidement la descente qui secoue pas mal et recouverte de gravillons vicieux dans les épingles.

Au village de Saint-Clément, le parcours nous fait retraverser la Durance et je retrouve le ravitaillement déjà croisé ce matin. Cette fois, je m'y arrête pour échanger 2 bidons. Mais sans faire attention, j'aurai droit à une boisson pétillante, bof, je ne la bois pas trop craignant de blesser mon pauvre estomac peu habitué à ces mélanges chimiques! :ill:

Pendant ce temps, c'est une longue attente pour mon fan-club sous une chaleur éprouvante:
Patience!

Heureusement, les premiers tri-athlètes commencent à passer autour du plan d'eau, les premiers en sont à leur deuxième tour!
Victor Del Corral:
Patience!

Suivi de près, moins d'1 minute, par Marcel Zamora
Patience!


Georges, quant à lui, fait son retour au parc à vélo à 15h25:
Patience!

Et avec la banane!
Patience!

Pendant sa transition, tartinage des pieds:
Patience!

De Saint-Clément à Embrun, rive gauche

Le retour jusqu'au Pont Neuf se déroule comme sur un skateboard! Malgré le vent assez violent par endroits. Je suis de plus en plus content même si l'idée d'affronter la montée de Chalvet, la cerise sur le gâteau, modère quelque peu mon entrain... :happy:

Je regarde l'heure: 14h10 et pense à mes prévisions données à mon fan club. J'avais dit "à partir de 14h30 au parc à vélo si tout se passe bien..."
Bon, bin désolé, va falloir attendre un peu! :oops: Si seulement vous saviez comme j'en ai ch... moralement avant le col!!!

Dernier coup-de-cul avant de descendre vers le pont Neuf. Je remercie les signaleurs une fois de plus en passant!

Au Pont Neuf, j'échange mes 2 bidons et ce sera la dernière fois pour la partie vélo! J'ai la bonne surprise de voir que le contenu est encore frais! :roll: J'en fais part au jeune bénévole et repars en le remerciant. ;-)

Après le pont, je regarde s'il y a des coureurs le long de la Durance: non, pas un seul en vue! Je suis en avance ou quoi?!? :LOL:

Dans la montée vers Embrun, j'envoie un:
"A tout à l'heure"
aux différents signaleurs et spectateurs, ça fait du bien de revoir du monde et pouvoir blaguer un peu! :-D:
Dans Embrun, pas loin de l’hôpital, je croise Marcel Zamora qui doit être dans son 2ème et dernier tour de course-à-pied! 8-O
Je l'encourage avec un:
"Aller Marcel!"
Il a une position impressionnante pour la course-à-pied, la tête très en arrière, les épaules bien droite, le corps est tendu comme un arc; on sent qu'il essaie d'utiliser au maximum l'élasticité et le dynamisme naturel des tendons et muscles!
Vraiment impressionnant!

Embrun, boucle par Chalvet

La gare, j'y suis presque! :cool: Il fait chaud et le vent de dos pour la montée à Chalvet est une horreur! Heureusement, un peu plus haut, des enfants nous tendent joyeusement des bouteilles d'eau fraîche pour nous asperger la nuque ou les jambes. Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais ça me fait du bien, alors... "Merci!" dis-je en leur rendant la bouteille vide pour les suivants. ;-)

Quelques raidillons dans lesquels les jambes tiraillent un peu, qu'elle est longue, cette montée de Chalvet! Surtout que l'on monte tout en haut, jusqu'à la dernière ferme!

J'y suis! Dernier ravitaillement devant cette ferme, justement. Besoin de rien, j'enchaîne directement.

Retour au plan d'eau

Quelques centaines de mètres après le point haut de Chalvet, je m'arrête pour vidanger de nouveau, je suis plus à l'aise ici que dans la plaine, entouré de dizaines de spectateurs! Et puis ça commence à devenir pressant! :-/
Je repars rapidement sur cette route vraiment cassante, limite chemin par endroits! Et c'est comme ça jusqu'au plan d'eau; pas évident de se reposer les jambes avec tous ces trous à éviter, les gravillons, les bosses! 8-O
Ah, Embrun, sacrée épreuve!!!

15h18: fin de la partie vélo à mon tour, je franchis la ligne d'arrivée...
Patience!

...en marchant, chacun son style! :roll:
Patience!

sous les encouragements d'une foule en délire! Mais oui! mon fan club est là!
Je lève un bras pour les saluer, désolé pour le retard, y avait des bouchons sur la route! :LOL: ;-)

Je rejoins ma place tranquillement, en marchant car mes jambes sont assez dures! Je ne voudrais pas chopper une crampe en voulant trottiner...
Je décline la proposition d'un masseur, je préfère enchaîner direct: je l'ai déjà fait moult fois à l'entraînement! Pas avec les muscles aussi raides, soit, mais bon...

Transition vélo-CAP

Tiens! Mon fan club est derrière la grille! Quelle efficacité! Impressionnant! ;-) Je me concentre sur ma transition mais ne me presse pas, je m'assois après avoir enfilé mon cuissard de course-à-pied, étends mes jambes, les secoue un peu... Ouïlle, ouïlle, ouïlle, ça va être dur!
Je bois, j'ai de la chance: ma place est à l'ombre. J'ai bien fait de pas arriver trop tôt! :LOL:
Patience!

Je me tartine la plante des pieds de crème "NOK",
Patience!

enfile les chaussettes, puis les chaussures avec lacets élastiques, s'il vous plaît! Le petit truc qui fait gagner un temps non négligeable sur cette transition. ;-)

Je fixe ma ceinture porte-boisson que le père Noël m'a apporté de Saint-Cyr,
Patience!

puis la ceinture dossard, dossard vers l'avant, c'est la règle!
Patience!

Le "Buff" sur la tête pour que la nuque soit protégée et enfin le vieux bob "région PACA" que je dois avoir depuis 20 ans!
Patience!

Sous les hurlements du fan-club, je pars doucement, à reculons, me demandant si je n'oublierais pas quelque chose...
Patience!

Patience!

Non, ça doit être bon pour courir 42 bornes et quelques foulées! :cool:
Patience!

dimanche 11 novembre 2012

Embrun Man 2012: récit de ma journée, 2ème partie (départ et natation)

Sommaire

  1. Avant le départ
  2. Départ et natation
  3. Vélo
  4. Course-à-pied
  5. Après l'arrivée
  6. Remerciements

Le départ

PAN!

Voilà, c'est parti! Je marche jusqu'à l'eau, mouille les lunettes, les mets en place rapidement, parfait!

Dans la faible clarté de cette fin de nuit, j'ai du mal à reconnaître le plan d'eau, et surtout, je ne vois aucune bouée pour le moment, pas grave, je suis le flot des nageurs devant moi!

Première boucle

Première bouée

Je prends mon rythme "3 temps" dès le début (1 respiration tous les 3 mouvements de bras), j'y vais tranquille!
Je suis agréablement surpris d'avoir autant de place pour le moment... Pas de machine à laver, tout au moins, pas d'essorage... :LOL:

Arrive la première bouée, les "kayakistes" chargés de diriger le flux des nageurs nous hurlent dessus: "A DROITE, A DROITE!"
Bref, 1000 concurrents qui doivent passer obligatoirement entre la bouée et la berge, environ 4 m de large... Pas terrible! Obligé d'arrêter de nager, je me retrouve derrière une dizaine de gars, mais étrangement, nous continuons à avancer! Un courant assez puissant s'est créé! 8-O
Je me dis alors
"cool! ça devrait aller assez vite pour les 3800m..." :cool:

Quelques blocages et coups

Je reprends ma nage après quelques secondes, il y a davantage de place même si, parfois, en voulant doubler deux nageurs plus lents que moi, je me retrouve bloqué entre les deux, dans l'impossibilité de tourner les bras! :lost:
"Bon, bon, OK! je vais passer de l'autre côté!"
Cela fait perdre un peu de temps et d'énergie pour repartir mais je pense que c'est le cas pour tout le monde...
Il y a aussi les coups de pieds ou de bras lorsqu'on approche un peu trop un autre nageur mais je n'ai pas souvenir de coup trop violent.

La bouée suivante est un peu moins encombrée et plus on avancera, mieux ce sera...

Paysage

Le jour se lève et les sommets alentours sont bien visibles, j'en profite: mont Guillaume, Morgon, Boussolenc, Méale... alternent dans mon champ de vision avec les quelques plantes aquatiques du plan d'eau, au rythme de mes respirations et des regards vers l'avant pour savoir si je suis toujours dans la bonne direction... :-):

Les premiers nageurs arrivent à la fin de la première boucle:
Patience!

alors que je dois être par là, environ 600 m plus loin:
Patience!

Une dizaine de minutes plus tard, je ne dois pas être loin de boucler ce premier tour:
Patience!

Deuxième boucle

Celle-ci se déroule plus calmement que la première, j'ai une légère tendance à nager sur l'extérieur du flux des nageurs, surtout sur la longue ligne droite mais j'avance bien et me sens bien! :happy:
Sur ces 3800 mètres de natation, je n'aurais bu que 2 fois la tasse, des petites tasses, :roll: à cause de petites vaguelettes sournoises créées par d'autres nageurs. :ill:

Sortie de l'eau

Un peu moins de 50 minutes pour les premiers:
Patience!

Patience!

Quant à moi, arrivé à environ 100 m de la sortie du plan d'eau, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive: j'attrape deux crampes aux mollets!
"Aïe! Qu'est-ce que j'ai fait?!?" :-/
Inconsciemment, j'ai dû battre un peu plus fort des jambes?
"Merde! C'est pas bon pour la suite, ça!"
Dur pour le moral! :lost:

Je me mets sur le dos mais pas moyen de bouger les jambes, j'essaie de ne pas paniquer, je m'étire un peu les mollets sous l'eau, ça passe un peu puis je me dis qu'il reste pas grand chose à nager, autant sortir de l'eau et en marchant, ça passera doucement...!

Bref, je finis ma natation comme je peux et sors prudemment de l'eau.
La famille est là! Génial! :LOL: Même si dans la tête, c'est pas trop ça à cause de ces foutues crampes! :evil:

Aller! File te changer et enfourcher ta monture! Pas de place pour le doute, là!

J'ai bien géré le déshabillage du haut de la combi dès la sortie de l'eau: :-):
Patience!

Après les douches:
Patience!

Aucune idée du temps que j'ai mis mais vu le nombre de vélo qu'il reste, je dois pas être trop mal... En même temps, mon but est de finir, pas spécialement de faire un chrono, surtout que je n'ai aucune expérience en triathlon, tout juste un longue distance à Apt 2 mois plus tôt...

Transition

Je marche ou trottine doucement jusqu'à mon emplacement, rang 14. Je prends mon temps... comme ça, ma famille a le temps de me voir un peu! :roll: ;-)
J'enfile le cuissard, les lunettes tout en mangeant 2 barres énergétiques:
Patience!

... les chaussures:
Patience!

J'enfile le casque, les mitaines, bois une bonne rasade de mon mélange miel-citron :happy:
Patience!

Et enfin, je prends mon vélo! Un petit coucou à toute la famille avant de me retourner et me diriger vers la sortie du parc.
J'espère que les crampes ne seront qu'un mauvais souvenir... :lost:
Les encouragements de mon fan club me donnent des ailes! Merci à tous! :-):

A tout à l'heure! :cool:

Vidéo

Voici une vidéo de la partie natation et de ma transition:

lundi 11 juin 2012

Traversée de Gap à Grenoble en VTT (4 jours)

Du 7 au 10 Juin 2012, traversée de Gap à Grenoble en VTT avec Lio, Loac, Niak, Momo et Fox et N les 2 derniers jours: 190 km et 6100 m de dénivelé positif.

Les compte-rendus et quelques photos des 4 jours sur VTTour:

La vidéo du baroud

dimanche 3 avril 2011

Pic de Rocheclaire, ski et VTT

3 Avril 2011, pic de Rocheclaire à ski (3108 m), départ de Saint Clément, en VTT! Attends!

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