Vendredi 29 Juillet 2005 - Montée au refuge du Pelvoux.
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Le temps n'est pas terrible, une perturbation traverse les Alpes. Je retrouve Loac à Embrun.
On vadrouille un peu: la vague du Rabiou à Chateauroux, baignade et concours de plongeons au lac de la Roche de Rame...
Peu à peu, nous nous approchons d'Ailefroide, le ciel est orageux sur les sommets... Petite sieste au camping d'Ailefroide...
On attend le dernier moment pour monter!
Vers 17h30, on prépare les sacs... Départ à 18h pour le refuge du Pelvoux. Loac, qui gambade sur les sommets depuis une quinzaine de jours,
a une forme de marathonien à 4 poumons! On discute en marchant, enfin, surtout Loac! jusqu'à la séparation des sentiers pour le refuge du
Sélé ou le refuge du Pelvoux... Après, je le laisse partir devant!
On croise beaucoup de chamois, soit il y en a plus qu'avant, soit ils sont vraiment moins farouches...
Arrivés au refuge (2700m), je suis finalement content du temps que l'on a mis: 2h30 pour 1200 mètres... Je trouvais que je n'avançais pas..
Ça devait venir du sac...
Bref, quelques mètres au-dessus du refuge, notre bivouac nous tend les bras. Un vent rafaleux perturbe un peu notre confort, mais c'est toujours
un régal de se retrouver comme ça, sur le gazon! Surtout quand il ne pleut pas!
Soupe, pâtes, jambon, comté...
La nuit tombe et on s'endort, malgré les rafales de vent un peu bruyantes, pour quelques heures.
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Lever 4h.
Petit déj avec du quatre-quart au chocolat: Miam! Bien vu Loïc!
On commence à marcher vers 5h. La morraine du glacier du Clot de l'Homme se monte rapidement puis on traverse le ruisseau boueux
et furieux qui descend du glacier, les deux malheureux petits névés au pied des contreforts du Pelvoux.
On arrive vers 6h45 à la
Bosse de Sialouze (3229 m) après avoir joué aux funambules sur les dalles en dessous (oui, on s'est un peu emballé
à tirer trop à droite en montant...)!
Un casque en contrebas de la bosse attire l'oeil vif de Loac. On ira le récupèrer au retour...
On commence à marcher sur le
glacier, bien gelé,
de Sialouze... Je le sens pas trop et Loac consent à chausser les crampons et à s'encorder!
La traversée est assez longue, parsemée de quelques crevasses peu impressionnantes.
Nous atteignons la
brèche de Sialouze (3319 m) vers 8h.
On commence à grimper sur cet excellent rocher sialouzin, très abrasif (la peau de mes mains s'en souvenait encore 5 jours après!).
L'itinéraire est assez évident et magnifique, tantôt au-dessus de la face Sud-Ouest, tantôt au-dessus de la face Nord-Est.
Entourés de l'Ailefroide au Sud-Ouest et du Pelvoux au Nord-Est, on se croit vraiment en haute montagne!
On enchaîne, sans trop traîner, les longueurs... et nous atteignons l'
Aiguille de Sialouze (3576 m) vers midi, après 2 dernières longueurs,
ventées et froides! On mange un rapide casse-croûte.
Les Rochers Rouges et le petit Pelvoux (3753 m).
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La Pointe Puiseux (3943 m), couloir Métrier et Coolidge (pas beaux!) et le petit Pelvoux (3753 m).
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Le glacier du Sélé, entouré de l'Est à l'Ouest, par la pointe Holmes, la pointe des Boeufs Rouges et la Pointe du Sélé.
Derrrière, les Bans, dans les nuages.
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Le Col du Coup de Sabre et l'épaule Ouest du Pic Sans Nom (voie Kelle).
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L'Ailefroide Orientale (3840 m).
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Loac à l'Aiguille de Sialouze
Après quelques photos, il nous faut rejoindre la brèche supèrieure de Sialouze.
Un rappel d'une vingtaine de mètres nous permet de descendre du sommet à une première brèche. Il se met à tomber du grésil! Gloups!
Un surplomb en IVb pour atteindre le sommet d'un premier gendarme (il y en a 5 avant la brèche).
Désescalade à une nouvelle brèche.
Deuxième gendarme escaladé par une jolie fissure.
Désescalade à une nouvelle brèche.
Troisième gendarme que l'on contourne 2-3 mètres sous son sommet par une vire très aérienne au-dessus de la face Nord-Est!
Désescalade à une nouvelle brèche.
Les deux derniers pics se contournent facilement par des vires en face Sud-Ouest. On atteint la
Brèche Supèrieure de Sialouze vers 14h.
Nous sommes alors au pied de l'immonde partie supèrieure du Pic Sans Nom... Ça donne pas envie!
La descente vers le glacier de Sialouze est très désagréable: exposée avec des rochers instables et du sable... On avance prudemment.
Arrivés au-dessus de la dalle oblique, indiquée comme poussièreuse et exposée, des sangles avec un maillon rapide sont en place. On pose
un rappel, ce sera bien plus rapide pour descendre cette partie et rejoindre les 2 autres rappels...
Après 4 rappels, le dernier d'environ 40 mètres, nous revenons sur un sol enneigé mais moins vertical. On ne traîne pas à chausser les
crampons et à s'encorder: la "décharge nationale" du Pic Sans Nom est au-dessus de nous... Des impacts dans la neige témoignent de la
chute de machines à laver et autres gros morceaux...
La traversée du glacier de Sialouze se fait sans encombre et rapidement.
Loac sur le glacier de Sialouze, au pied de l'arête au même nom.
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Loac sur le glacier de Sialouze.
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Après une bonne accolade bien méritée pour cette belle course,...
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... on admire quelques minutes notre parcours...
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Puis on déchausse les crampons, le baudrier, ... On récupère le casque aperçu le matin sous la bosse de Sialouze.
Descente des dalles sans trop de mal, puis de la morraine...
Nous arrivons au bivouac vers 17h30! Il y a encore un peu de soleil.
On est bien fracassés et n'ayant pas trop mangé pendant la journée, nous nous livrons à une "Chakade désorganisée"
®:
thé, pâté, jambon, fromage, pain, petites salades, cake...!
Je m'endors, je crois, vers 20h, Loïc, certainement peu après...!
Dimanche 31 Juillet 2005 - Fissure d'Ailefroide
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Lever 9h! Grosse nuit!!! Il a gelé un peu car on a du givre sur les duvets!
Petit dej dans les duvets, en attendant que le soleil dépasse la crête qui descend du Petit Pelvoux, pour sècher nos affaires.
Il y a toujours quelques nuages bas.
Vers 10h, on commence à descendre en direction d'Ailefroide. On arrive à la voiture vers midi. Déjeuner. A 14h, direction la base de
la
fissure d'Ailefroide. On part très légers: chaussures au baudrier, j'ai pris mon "dos de chameau" et fixé ma veste dessus. Détail
important pour la suite...
On attaque vers 14h30. Les 2 premières longueurs se passent tranquillement, parfois à l'intèrieur de la fissure, parfois sur l'une des arêtes.
On arrive sur une grande vire au pied d'une grosse cheminée.
Loac s'y jette et passe, façon "déboucheur de chiottes"! Puis c'est mon tour: quand je suis au fond de la cheminée, je me demande comment
je vais passer! Mais en me hissant petit-à-petit, je parviens sur le rebord qui permet de ressortir du "piège"... Seul problème: je suis
dans le mauvais sens! Je me retourne tant bien que mal, en aidant mon sac à passer derrière moi...
Je sors de la faille à reculons... Oula! y a du vide, là-dessous! Je sors et retrouve Loac, sur une vire, quelques mètres au-dessus!
Miououou! On se régale dans ce genre de ramonage!!!
Loac enchaîne la suite... Je passe la main dans mon dos... Tiens! Plus de veste! Et merde! Tant pis, elle a dû tomber assez bas... On
verra après!
La suite de la fissure est variée: dalles, cheminées, boyaux... c'est vraiment sympa! Les friends se posent "tout seul" quand il faut...
Ça change des classiques dalles d'Ailefroide...
Arrivés en haut, après une dernière cheminée vraiment serrée, la forêt de mélèzes nous accueille avec un beau tapis d'herbe...
Le sentier de descente est un peu exposé tout le long mais se descend bien.
Une fois en bas, on retourne à la base de la fissure pour tenter de retrouver la veste qui s'est pris pour un parapente...
D'après mes calculs, elle est, au plus haut, sur la vire sous la première grosse cheminée au début de la 3ème longueur: elle a dû tomber
quand j'ai voulu me retourner pour sortir de la fissure... Cette vire doit pouvoir s'atteindre en une seule longueur et il y a 2 points
au relais...
Loac me dit qu'il y va. S'il n'arrive pas tout à fait au relais, je monterais un peu...
Après une trentaine de mètres, il voit ma veste sur une dalle à 5 mètres à droite de la fissure. Cool!
Il monte jusqu'au relais, comme prévu, je suis obligé de monter de 3-4 mètres mais c'est tranquille pour tous les 2.
Quand Loïc me dit "relais", il ne me reste qu'1 mètre de corde! Tout se goupille bien! Il pose le relais et descend, envoyant la corde
dans les arbustes, récupère la veste, oublie une dégaine que j'avais pas vue non plus, obligé de remonter de 5 mètres sur le rappel...
Puis il arrive en bas. La chance est avec nous: le rappel ne se bloque pas et ne fait pas des noeuds dans les branches!
Retour au parking, bien contents. Bonne bière bien fraîche et bien méritée, au chalet d'Ailefroide.
Puis direction
Embrun où je récupère ma charrette. On se suit jusqu'à
Jarjayes, chez Momo qui nous accueillent chaleureusement;
de bonnes retrouvailles pour courronner cette fin de semaine mythique!

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